Newsletter Juin 2024 : les tickets restaurants
Payer son repas du midi, avec des tickets-restaurants papier est une pratique de plus en plus difficile pour les consommateurs. Les restaurateurs sont de plus en plus nombreux à les refuser…
Qui a droit au Ticket restaurant et comment les utiliser ?
Les tickets-restaurants sont fournis aux salariés qui ne disposent pas, sur leur lieu de travail, d’une cantine ou d’une salle de restauration. Cet avantage, qui peut prendre la forme d’un titre papier, d’une carte à puce prépayée ou d’une application mobile, est remis au salarié pour chaque repas compris dans son horaire de travail journalier, qu’il soit à temps plein, à temps partiel, intérimaire ou stagiaire.
Les tickets-restaurants sont utilisables par le salarié lui-même les jours ouvrables, sauf s’il est amené à travailler le dimanche ou les jours fériés. Ils peuvent être utilisés pour payer un repas dans un restaurant, mais sont aussi acceptés dans d’autres commerces alimentaires : charcuteries, traiteurs, boulangeries, commerces de distribution alimentaire, magasins de primeurs, etc.
Les tickets remis à un salarié sont valables uniquement dans le département où il travaille et dans les départements limitrophes, sauf s’il peut être amené à effectuer des déplacements professionnels. Dans ce cas, le titre porte la mention « toute la France ».
Pourquoi les tickets en papier sont de plus en plus souvent refusés ?
Depuis le début du mois de mars, la gestion des titres-restaurants au format papier s’est complexifiée pour les commerçants. Ils sont donc de plus en plus nombreux à n’accepter que les cartes de paiement électroniques.
Pour comprendre la situation, il faut savoir que les tickets-restaurants, fournis aux salariés sont proposés par quatre grandes sociétés : Bimpli (Chèque de table), Endered (Ticket restaurant), Up (Chèque Déjeuner) et Sodexo Pass France (Pass Restaurant).
Ces entreprises, qui représentent quasiment 100 % du marché des titres-restaurants en France, avaient formé la Centrale de règlement des titres (CRT), dont l’objet était de traiter les titres-restaurants des émetteurs adhérents afin de les rembourser aux professionnels de la restauration. Or, la CRT a fermé ses portes le 28 février 2023.
Jusque-là, la gestion des titres-restaurants était relativement simple pour les commerçants. Ils les collectaient et les déposaient en un seul lot dans l’un des 8 000 points de collecte de la CRT.
Depuis la fermeture du service, ces points de collecte ont disparu et les commerçants doivent envoyer les titres à leurs frais, par lettre recommandée ou par Chronopost. Même si les opérateurs se sont mis d’accord sur une adresse unique –cette procédure ajoute une nouvelle contrainte et de nouveaux frais, sans compter le risque de perte ou de retard des courriers.
D’où le choix de nombreuses enseignes de basculer vers le 100 % dématérialisé (1). Outre la simplicité de gestion, cette solution leur permet de toucher leur argent de manière instantanée, là où les titres papier étaient payés 7 à 21 jours après leur réception par la CRT.
Reste que, contrairement à l’information qui a parfois circulé, les titres-restaurants en papier ne vont pas disparaître. Si le décret du 6 mars 2014 a légalisé les cartes et applications pour les titres-restaurants dématérialisés, l’arrêt total de la distribution des titres-restaurants sous forme de chéquier n’est pas à l’ordre du jour. Au grand dam de la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR), qui réclame depuis plusieurs années à l’État d’acter la fin du papier.
Sources : UFC-Que Choisir composition : Tony MORALES